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·20. März 2025
Nouvelle prise de parole de Bruno Retailleau sur les dissolutions

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·20. März 2025
En tête de liste des préoccupations du ministère de l’Intérieur et de Bruno Retailleau, la dissolution des supporters, notamment ceux de l’AS Saint-Étienne, occupe une grande partie de l’espace médiatique du pensionnaire de la Place Beauvau qui s’est à nouveau exprimé sur le sujet hier matin chez Sud Radio.
Difficile de passer une semaine sans une prise de parole du Ministre de l’Intérieur sur le sujet du supportérisme en ce début d’année 2025. À l’initiative de la dissolution des Magic Fans et des Green Angels, Bruno Retailleau était l’invité hier matin de Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, l’occasion pour lui de pointer à nouveau son argument numéro un sur le sujet de la dissolution des groupes de supporters, la mobilisation policière : "Nous sommes dans une procédure contradictoire qui permet à chacun de faire valoir ses arguments. Je n’ai rien contre les supporters simplement je veux que demain lors d’un match de foot, un père, une mère puissent venir avec ses enfants. Je ne veux pas que les stades puissent être des zones de non-droit. Je veux dire aux Français qui m’écoutent que pour chaque week-end de foot, on mobilise 30% des forces de l’ordre. 30% des forces de l’ordre sur le territoire national sont affectées à cette sécurisation. En six ans, le nombre d’heures des gendarmes et des policiers affectés à la sécurisation des matchs s’est accru de 86%. Est-ce que les Français payent des impôts pour sécuriser des matchs de football ?"
Derrière cette tournure de phrase aux apparences populistes, la réalité des faits et du rapport national de la lutte contre le hooliganisme viennent se poser comme éléments contradictoires majeurs aux propos du Ministre de l'Intérieur. Invité avant-hier soir dans l’After foot sur RMC, l’avocat spécialisé sur le supportérisme, Pierre Barthélemy qualifiait d’ailleurs de fallacieux l’argument de Bruno Retailleau sur la mobilisation policière : "Je veux revenir sur les chiffres policiers car c’est l’argument politique matraqué par le ministre et pour moi il est fallacieux pour trois motifs. Le premier c’est que l’explosion des forces de police sur les rencontres n’est pas évidente, on en mobilisait moins que dans les années 2000. Qu’est-ce qui a entrainé une nouvelle hausse ? C’est à partir du Bataclan et c'est la question de la lutte contre le terrorisme pendant les matchs qui fait qu'il y a une nouvelle augmentation, notamment depuis 2015 et l’attaque contre le Stade de France.
Deuxièmement, dans le rapport national de la lutte contre le hooliganisme, il y a deux choses d’écrites : en premier lieu on a changé le mode de comptabilisation des forces de l’ordres mobilisées donc en fait il peut y en avoir autant qu’avant mais on compte différemment. On compte désormais ceux qu'on ne comptait pas avant, comme les forces mobilisées pour gérer les flux routiers à deux kilomètres du stade, etc. Les chiffres ne sont donc pas fiables car on ne peut pas comparer avec les autres années, la façon de compter est trop différente. Enfin le dernier point qui est fondamental, c’est écrit noir sur blanc dans le rapport de la lutte contre le hooliganisme, on mobilise plus de forces de l’ordre en interdisant les déplacements de supporters qu’en les encadrant. Quand on encadre, on connait les horaires, les modalités, on reçoit, on dialogue, on connait les interlocuteurs. On met une petite escorte avec gendarmes devant et derrière et on ressort du stade de la même façon alors que lors d'une interdiction, on déploie plusieurs unités de forces mobiles pour la faire respecter."