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·13 February 2025
ASSE : "Je ne pensais jamais partir de Saint-Etienne !"
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·13 February 2025
Rémy Cabella était l'invité de Zack Nani, ce mercredi à 17h sur Twitch. L'occasion de balayer sa carrière et de livrer plusieurs anecdotes de son passage à l'ASSE. Extraits.
« Je suis en contact avec Saint-Étienne. Je fais ma prépa estivale avec l’OM, les matchs amicaux et quand j’ai Sainté et Romeyer qui ne me lâchait pas, je vais voir Rudi Garcia, je lui dis : « Coach vous m’avez dit de trouver un club, je l’ai, ils prennent en charge le salaire, ils avaient fait un effort de fou, maintenant il faut que vous dites oui comme ça je pars ». J’avais fait ma prépa avec l’OM et j’avais marqué, et il avait vu que je pouvais peut-être aider. Il m’a dit : « Si on ne recrute pas d’offensif, tu restes avec nous ». Sauf que ça n’était pas le deal de départ, il m’avait dit que j’étais 4ème dans la hiérarchie. Au final, j'ai Jacques-Henri Eyraud, le président, au téléphone, qui me dit : « On devrait faire un attaquant à 80%, donc prends la voiture pour aller à Sainté, si pendant le trajet je t’appelle pour dire de revenir, tu reviens, sinon t’y vas ». Au final, c'est là qu’ils signent Mitroglou. Et comme ça j’arrive à signer à Sainté. »
« J’ai kiffé le Forez. J’ai joué à Marseille, et même si les supporters m’ont insulté, Marseille restera Marseille quoi qu’il arrive, je suis fier d’avoir joué à l’OM. Mais ça m’avait touché de ne rien gagner la saison précédente à Marseille où de faire quelque chose en Ligue des Champions ou de viser le titre »
« A Sainté, j’arrive, premier match, 34 secondes, je marque. Et là j’ai vu ce que je voyais à la télé dans jour de foot, quand La tribune descendait. Là je l’ai vécu au bout de 34 secondes, quand je marque. Et à partir de là, je pense qu’il y a une connexion qui s’est faite avec les supporters, ils m’ont adopté directement, ils ont vu que j’arrachais pour l’équipe même si j’étais prêté, j’appartenais encore à l’OM. Je me suis arraché, j’ai donné tout ce que je pouvais. Et en fin de saison, les supporters m’ont adopté, moi je me sens trop bien à Sainté. Pourtant à Saint-Étienne, il n’y a pas beaucoup de choses à faire mais moi je ne pensais qu’au foot et ça me suffisait. J’avais mon truc et j’étais trop bien. On avait une équipe, on s’entendait super bien. »
« C’est Oscar Garcia qui m’a fait venir, il me voulait et je le remercie parce que c’est aussi grâce à lui. J’ai kiffé son jeu à l’espagnol, mais après, il a eu des difficultés, il était là pour le 5-0 à domicile. J’étais en tribune à ce moment-là, j’étais dégouté de ne pas jouer parce que ça ne serait pas passé comme ça s’est passé. Puis il se fait virer, Julien Sablé prend l’équipe entre temps puis après, c'est Jean-Louis Gasset qui arrive. Jean-Louis, premier discours, il dit : « il faut jouer avec la technique », et la technique c’était moi en fait. On fait une deuxième partie où on remonte, et on est à deux doigts d’être encore plus haut si je ne loupe pas mon pénalty contre Bordeaux. Et à un but près on manque une ou deux places. Mais les supporters ne m’en ont pas voulu, au contraire, ils étaient contents de moi parce que j’ai donné tout ce que j’avais. »
« Puis je retourne à Marseille mais je n’avais qu’une seule envie c’était de retourner à Sainté. Je me sentais trop bien, le président Romeyer me kiffait. J’avais Jean-Louis Gasset et Ghislain Printant qui étaient coachs, les joueurs on s’entendait trop bien, on se régalait. Je voyais qu’on avait fait quelque chose et que ça n’était pas fini. J’avais d’autres contacts, Patrick Vieira m’avait appelé pour Nice. J’avais dit à Patrick Vieira : « Je mets Sainté devant parce que je m’y suis trop bien senti et après je mets Nice en deuxième parce que c’est un beau club même s’ils ont des supporters un peu fou ». Moi je voulais aller à Sainté, on a tout fait pour aller à Sainté même si l’OM a mis du temps avant d’accepter l’offre, et finalement je retourne à Sainté. »
« On avait un vestiaire de fou. Dans le vestiaire on avait un frigo et on ramenait des kinder Bueno, des petits jus et parfois les jeunes comme Saliba, rentraient vite pour ne pas qu’on les voit, ils allaient dans le frigo, prendre son petit jus, ils le buvaient en secret… Parce que normalement c’était nous les premiers. On avait un groupe qui s’entendait trop bien un peu comme ce que je vis aujourd’hui avec Lille, même si à Lille ça l’est encore plus. Ça vivait trop bien, à l’entraînement ça ne faisait que rigoler, en plus il y avait Ghislain et Jean-Louis. Grand respect à eux parce que humainement c’était incroyable. On avait les joueurs qu’il fallait, les supporters, donc c’était vraiment un tout. »
« Mon départ de Sainté c’était spécial. Quand Jean-Louis Gasset arrive, on avait un système de jeu qui passait par la technique, j’étais numéro 10. La saison d’après il y a des recrues dont Wahbi (Khazri), et le style de jeu a un peu changé, plus direct vers l’avant parce que Wahbi est un joueur qui cale bien, techniquement propre et qui est une machine devant le but, donc il fallait plus le trouver. Et en deuxième partie de saison, je sentais pas que je servais à rien mais que ça allait être différent. Je prenais un peu moins de plaisir. C’est ce que j’ai ressenti même si j’étais fier et heureux de terminer 4ème. Je fais ma prépa avec Sainté et là mon agent m’appelle et me dit que Krasnodar est là. Moi je lui dis « je ne partirai pas de Sainté, ça n’est pas possible, on a fini 4ème, je vais jouer l’Europa League avec Sainté, il n’y a rien qui peut me faire partir ».
Même si j’avais en tête cette histoire de jeu et plaisir. Puis on fait le premier match amical et cette sensation revient, je me dis que je ne vais pas prendre de plaisir. Et moi je fonctionne beaucoup au plaisir. Le deuxième match c’est pareil, et ça me fait chier parce que Sainté je l’ai dans le coeur. Et là mon agent me rappelle et me dit que Krasnodar est chaud bouillant. Il m’envoie les photos du Stade, de l’équipe, de la ville. Et quand il m’envoie tout, mon cerveau se dit « waw ». Et mon agent me dit : « Ils te veulent maintenant, ils jouent les barrages de la LDC, ils te veulent parce qu’ils comptent sur toi directement ». Et à partir de là j’ai demandé à ma famille, mes amis et sur tout le monde, une seule personne était pour que j’y aille. Finalement, je me suis posé seul, je voulais prendre ma décision seul, guidé par le football. Finalement, j’ai pris ma décision et j’ai appelé mon père, je lui ai dit que je veux aller à Krasnodar. Il y avait cette histoire de Ligue des Champions et aussi un contrat proposé qui était au-dessus de tout ce que j’avais connu avant. Le contrat était incroyable, et j’ai dit à mon père que je ne pouvais pas refuser ça.
C’était 2,4M à l’année, sur trois ans, tu pouvais monter à 3M net par an avec les primes. Mon père me dit juste : « Fils est-ce que t’es sûr ? Rémy si t’es sûr, va les voir ». Le lendemain je vais voir Ghislain dans le vestiaire, je lui dis : Ghis’ j’ai un contrat que je ne peux pas refuser, il faut que tu me laisses partir ». Il me regarde il me dit « jamais de la vie, tu ne partiras pas ». Mais Ghis’ je le connaissais depuis mes 14 ans, à Montpellier, on avait une relation spéciale, c’est un peu mon père du football. Il me dit : « Moi je ne veux pas que tu partes, si je te laisse partir, il y aura peut-être Yann ou Wahbi qui pourront aussi y voir une porte ouverte. Mais parles-en voir le président ». Mais le président Romeyer n’était pas d’accord non plus. Mais moi j’avais pris ma décision et je ne reviendrai pas en arrière. On part quand même en stage aux Etats-Unis mais ma tête est ailleurs, parce que quand tu prends ta décision, c’est fini. Tu n’as plus la force de te donner à 100%. Mon idée était arrêtée. Ça m’a fait mal au cœur parce que je ne pensais jamais partir de Sainté vraiment. Mais comme je t’ai dit, le feeling du foot, ce que je ressens sur le terrain c’est tout ce qui compte et qui me fait prendre les décisions. Ma première décision, c'est ce que je ressens sur le terrain. »