le11
·1 March 2025
Dirk Gerkens, nouveau président du VAFC : « Le but était de monter en Ligue 1, pas de descendre en National »

In partnership with
Yahoo sportsle11
·1 March 2025
Plus d’un mois après sa nomination en tant que président du VAFC, en succession d’Henrik Kraft, Dirk Gerkens s’est présenté à la presse quelques heures avant sa première au stade du Hainaut pour la réception de Versailles. Le dirigeant allemano-espagnol, parfaitement francophone et au franc-parler aussi affirmé que sa bonhomie, livre son regard sur la situation actuelle du club du Hainaut et ses ambitions pour la suite. Entretien.
Ça commence fort ! (Rires.) Il y a eu une réflexion sur le fait qu’il fallait être aussi français et aussi francophone que possible. C’était la principale raison de ce changement. Mais Henrik (Kraft) reste actionnaire du groupe Sport Republic. C’était le souhait de notre actionnaire majoritaire (Dragan Solak) qui m’a fait cette demande. Il m’a dit : “Écoute, tu connais le coin, tu parles français, tu es aussi actionnaire, tu aimes et tu connais le foot, je pense que c’est une fonction qui te correspond plus à toi qu’à lui.”
Non. Les résultats sont plutôt bons. C’est vrai qu’on a commencé à gagner une fois que je suis arrivé (rires). Je ne sais pas, c’était peut-être une combinaison de facteurs. On pensait qu’un changement était peut-être nécessaire.
Tout à fait bien, très cordialement. Il continue à s’occuper de ses actions chez Sport Republic. Il a gardé son poste dans certains boards, il s’occupe de nos startups. Il reste dans le groupe. Bien, en douceur, sans problème.
Loic Baratoux/Icon Sport
J’ai travaillé pour Bertelsmann (un groupe de médias international) à Barcelone, l’équivalent de la France ou de l’Asie. Et après dans la télé chez RTL, au Luxembourg. Puis en Hongrie, où je me suis occupé du lancement de RTL comme chaîne nationale. Ensuite, je suis passé chez la concurrence en m’occupant de TV2. Puis j’ai rejoint United Group. Je suis CEO de la Bulgarie aujourd’hui, pour la deuxième fois puisqu’on a eu un autre CEO entre-temps. Je m’occupe de tout ce qui est contenu et de l’aspect commercial dans notre division médias. Cela couvre également tous les achats du secteur sportif.
Je ne sais pas s’il y a vraiment un métier de président de club. Est-ce pareil que de diriger un groupe de médias ? Je pense qu’il y a pas mal de similitudes. Quand vous gérez une chaîne de télé, il faut que vous fassiez de bons programmes. Ici, il faut que vous choisissiez les bons joueurs. Finalement, c’est un travail de gestion qui doit se faire avec les cadres.
Déjà, je suis né à Bruxelles, je suis francophone. Je pense que ça aide bien. Je suis né à 100 kilomètres d’ici. Je suis aussi du Nord, d’une certaine manière (sourire). Je connais bien cette région d’Europe. Je suis un passionné de foot. Je suis moitié allemand, moitié espagnol, donc je suis un grand fan du Real Madrid. Ma connaissance dans les droits sportifs est quelque chose d’important qui peut aussi amener de la valeur, je pense.
J’ai beaucoup appris sur l’histoire de Valenciennes. J’ai rencontré pas mal de personnes, notamment des anciens présidents, qui m’ont beaucoup éclairé sur leur expérience dans le club. J’ai évidemment eu le contact avec les joueurs et le coach. Les installations sont assez impressionnantes pour un club de notre taille. L’académie aussi, qui était une des raisons pour laquelle on avait, il y a deux ans, décidé de choisir le VAFC comme club français à acquérir. Il y avait d’autres options sur la table. C’était pour la position géographique, pour l’histoire et pour l’académie qu’on a décidé de s’orienter ici.
Le VAFC change de président !
Le but, quand on a investi, c’était de monter en Ligue 1, pas de descendre en National. C’est parti dans le sens inverse à celui que l’on souhaitait. On va continuer à investir comme on l’a fait jusqu’à maintenant. On a quand même l’un des budgets les plus élevés de National. On va continuer à mettre les moyens financiers et sportifs avec la coopération de Sport Republic, notamment avec nos échanges de joueurs. On a vite décidé de changer de coach, puisqu’on en est quand même à notre troisième coach de la saison (Vincent Hognon, après Ahmed Kantari et l’intérimaire Stéphane Mangione).
On ne veut pas perdre de temps pour atteindre nos objectifs. L’objectif, c’est clairement de remonter en Ligue 2, j’espère dès cette année. Si on avait aussi bien performé cette année (début 2025) que l’année dernière (2024), on serait dans le peloton de tête. Mais on n’est pas loin, on est à quelques points de la deuxième et de la troisième place. C’est là qu’il faut arriver. J’espère qu’on le fera cette année, mais si ce n’est pas le cas, on le fera l’année prochaine à coup sûr.
Pendant la fin de janvier, on a quand même fait pas mal de changements. On a vendu les joueurs qu’on considérait inadaptés à la vision du coach et on a fait venir pas mal de nouveaux joueurs. On continue à financer. Maintenant, c’est au coach, au staff technique et aux joueurs de faire leurs preuves.
Enzo Pailot/Le 11
Pas à court terme. Les gros achats se font en été, pas en janvier. Le prêt, c’est une solution qui me convient. Ce sont des joueurs qui souhaitent changer d’air, mais qui veulent aussi voir s’ils restent ou pas. Si on reste en National, certains vont rester, d’autres pas. Si on monte en Ligue 2, ils seront plus intéressés à rester.
Je pense que c’est important de parler français. Le coach n’est pas là pour traduire, il n’y a pas de traducteur pour les autres joueurs dans le vestiaire. Je pense effectivement que c’est un avantage si on parle français.
D’une certaine manière, oui.
Je ne vais pas le donner publiquement. Je ne vais pas être le président qui va aller voir l’arbitre. Je veux bien le saluer, mais je ne vais pas aller gueuler dans le vestiaire de l’arbitre en fin de match. Ce n’est pas mon style (sourire). Effectivement, je vais discuter avec le coach et avec notre directeur général. Ce (vendredi) matin, je lui ai demandé la compo, mais je ne vais pas lui dire qui mettre. Par contre, je vais être impliqué dans le choix des départs et des arrivées. Ce qui est normal parce que ça a aussi un impact au niveau financier.
Oui, c’est important d’être en contact avec les supporters, d’avoir leur feedback. C’est quand même le douzième homme. Je trouve qu’ils sont toujours là, dans les bons comme dans les mauvais moments. Je pense que c’était une forme de respect de les rencontrer, de les écouter. C’était un premier contact. Je leur ai promis qu’on allait faire de notre mieux pour essayer de remonter en Ligue 2. Et après, le but, c’est de monter en Ligue 1.
Tous les clubs (de Sport Republic) sont importants. Il faut que tous les clubs soient dans la première division de leur pays.
C’était un match amical, que Valenciennes a d’ailleurs gagné. Ça, c’était sympa (sourire). Au-delà de ça, c’est l’échange de joueurs. On a aussi un club en Turquie (Göztepe). On a l’ambition d’augmenter notre modèle en nombre de clubs, notamment avec un club vers les pays de l’Est. L’objectif est effectivement de faciliter le transfert de joueurs d’un club à l’autre. Par exemple, on a des joueurs de Southampton qui jouaient en Turquie avant. Là, on a vendu Joachim (Kayi Sanda) à Southampton. Daouda (Traoré) est en prêt de Southampton. C’est une plateforme pour que les joueurs de l’académie puissent voir que, de l’académie, ils peuvent monter à l’équipe première et éventuellement aller jouer en Angleterre.
Le championnat anglais, c’est quand même le plus gros championnat de foot au niveau européen. Southampton, c’était le départ de la fondation de Sport Republic. Mais tous les clubs sont importants. Il faut que tous les clubs soient dans la première division de leur pays.
Je vais essayer d’être ici pour quasiment tous les matches à domicile. Yoann Godin reste aux manettes, c’est lui qui est notre CEO et qui dirige la boîte. Durant la semaine ? Lors des matches à domicile, je passerai plusieurs jours à Valenciennes. J’aime bien Valenciennes, c’est sympa. C’est pratique parce que j’ai un de mes fils qui vit à Bruxelles. De toute façon, je viens dans le coin avec une certaine fréquence. Quand je vais à Southampton, c’est hyper pratique avec l’Eurostar à côté de Lille. J’habite à Dubai, mais il y a des vols sur Paris, sur Bruxelles, donc ce n’est qu’une question d’organisation.
Enzo Pailot/Le 11
Je pense qu’on est beaucoup plus structuré que lorsqu’on a hérité du club. On est devenu beaucoup plus professionnels au niveau sportif et au niveau de la gestion. Je pense aussi qu’on a réussi à rétablir de fortes relations avec nos partenaires locaux et les sponsors comme Toyota, Partouche, Dhollande. Et également avec la municipalité et l’agglomération qui nous supportent. J’ai vraiment senti un soutien important. Je crois aussi qu’il y a moins de tension au sein du club aujourd’hui qu’auparavant.
Oui, mais je pense que c’est vrai. Il y a l’histoire, la tradition, la passion, les moyens financiers, la bonne gestion. Maintenant, il faut juste un peu de chance (sourire). Et éviter les blessures.
Je pense que c’est l’effet de l’arrivée de notre nouveau coach. C’est son mérite. Là, on a onze finales restantes. Je crois dur à la montée.
Ce serait vraiment une déception, oui. Je serais très déçu si on ne monte pas. On croit dans le fait que ce ne serait que reculer d’une année. Malheureusement, on a eu ce démarrage difficile. Ces quatre points qu’on perd contre Concarneau sur les deux matchs, notamment ce 3-3 qui est difficile à expliquer (le VAFC menait 3-0 à la mi-temps). Ce sont des points qui peuvent compter à la fin et sur lesquels on peut avoir des regrets. »
Propos recueillis par Enzo PAILOT
Crédits photo : Enzo Pailot/Le 11
Live
Live
Live
Live
Live
Live
Live
Live