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Lucarne Opposée

·10 January 2025

MLS 2024 : le bilan

Article image:MLS 2024 : le bilan

Il nous aura fallu quelques mois, mais il était important de faire le bilan d’une année de MLS riche en records. L’heure est donc venue.

Plus de onze millions de supporters dans les stades avec une moyenne générale de plus de 23 000 spectateurs, deux nouveaux record, d’autres records en termes de chiffre d’affaires de sponsoring, de visibilité sur les réseaux. Sur le terrain, l’Inter Miami a établi un nouveau record de point sur la phase régulière, la saison ayant connu la deuxième meilleure moyenne de buts par match de l’histoire de la compétition. Tels sont quelques éléments qui placent une saison 2024 sur de bons rails. Reste que sur le terrain, la phase de play-offs a tenu ses promesses en offrant son improbable lot de surprises après une phase régulière dominée par quelques géants. L’heure est donc venue de dresser le bilan de la saison en trois points.


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Éloge du beau jeu

S’il est une thématique à retenir de la saison 2024, c’est bien celle du jeu. Le football spectacle sauce US a vu ses équipes miser sur des ambitions offensives matérialisées une fois encore par l’importance du 10 dans la plupart des clubs.

Lucho Acosta, Riqui Puig ou encore Lionel Messi en sont les plus brillants représentants, mais Carles Gil, Dániel Gazdag ou encore Hany Mukhtar, bien qu’un peu moins influents voire parfois isolés, sont d’autres exemples, auxquels on peut ajouter un Ryan Gauld, Evander, ce dernier s’étant parfois montré un poil trop irrégulier, Coco Carrasquilla, Diego Luna. Tous ont en commun d’être de véritable chef d’orchestres, placés comme de véritables meneurs de jeu, parfois au centre, mais toujours au cœur de l’animation offensive de leur club. Cette part belle donnée aux artistes créateurs reste l’une des signatures de la saison de MLS, elle est centrale chez les meilleures formations de l’année.

À la tête du Galaxy, formidable et enthousiasmant champion, Greg Vanney a mis en place une philosophie consistant à priver l’adversaire de ballon, a fait de Riqui Puig l’homme qui définit le tempo du match et s’est appuyé sur des joueurs de couloirs capables de causer bien des dégâts, Gabriel Pec en étant le plus illustre exemple. Stratégie payant à l’heure des play-offs que la franchise basée à Carson a totalement écrasés, établissant un nouveau record de buts marqués, à l’exception d’une finale plus disputée, sans doute en raison de l’absence du génial espagnol.

Même son de cloche à Miami, l’Inter ayant signé une saison record en ne s’appuyant pas seulement sur des facteurs X pouvant faire basculer des rencontres uniquement au talent, même si Lionel Messi et Luis Suárez sont de formidables facteurs X, mais surtout par un collectif parfaitement huilé qui permettait de masquer quelques carences, notamment sur les transitions adverses comme Atlanta l’a remarquablement souligné lors de l’une des sensations des play-offs, l’élimination des Hérons dès le premier tour alors que nombreux étaient ceux qui leur prédisait une victoire finale. Mais dans le jeu, la formation de Tata Martino était sans aucun doute l’une des plus séduisantes de la ligue, capable d’asphyxier un adversaire en l’acculant dans ses trente derniers mètres sur de longues périodes.

L’influence du 10 a été poussée à son paroxysme par Cincinnati. Les Orange and Blue ont vécu une saison étrange, signant une belle troisième place en conférence, mais sortant prématurément en play-offs, la faute à une variété offensive, l’animation ne reposant que sur le talent (immense) de Lucho Acosta et les fulgurances de Luca Orellano, le départ de Brandon Vazquez n’ayant finalement jamais été compensé. Mais on la retrouve dans plusieurs franchises, comme à Montréal avec l’impact de Bryce Duke, notamment dans le sprint final quand la bande à Laurent Courtois a trouvé son rythme de croisière.

Reste quelques exceptions, notamment le G de Wilfried Nancy. Depuis le départ de Lucas Zelarayán à l’été 2023, le Crew ne comptait plus de véritable 10, Alexandru Mățan n’ayant par exemple jamais réussi à s’imposer dans ce rôle et Diego Rossi ne l’étant pas complètement dans son profil. Mais la force du Crew reste sa capacité à étouffer l’adversaire, à presser haut et fort, à conserver le ballon. Pas au point du Galaxy sur l’ensemble de la saison, la multiplication des matchs ayant sans doute joué des tours dans la fraicheur de l’effectif du champion sortant qui boucle 2024 avec cependant une Leagues Cup et une finale de CONCAChampions avec deux géants mexicains terrassés sur leurs terres. Mais au final, le Crew reste une valeur sûre, avec un système totalement acquis par ses éléments et coche bien toutes les cases de cette philosophie voulant que le jeu sera synonyme de résultats en MLS.

Le jeu reste aussi celui de la transition et de la verticalité, club auquel appartient un Orlando qui a su profiter des déboulés des Facundo Torres et autre Iván Angulo pour faire mal durant la saison. Mais club dont le chantre reste sans aucun doute le LAFC. Après avoir passé quelques semaines à ne semble-t-il pas vouloir le reconnaître, Steve Cherundolo a enfin paru l’admettre et s’est ainsi reposé sur la vitesse de Denis Bouanga, l’efficacité de Mateusz Bogusz et la capacité à lancer les contres d’un Tillman pour retrouve de sa superbe et faire trembler les défenses adverses. La saison des Black and Gold reste ponctuée par la victoire en US Open Cup et permet d’éviter le vide après une finale perdue en Leagues Cup et une élimination sur le fil en quarts de finale de play-offs face aux Sounders. Restera à trouver comment intégrer Olivier Giroud dans ce système si vertical pour se montrer encore plus dangereux alors que la rumeur Antoine Griezmann ne cesse de croître du côté du champion 2022.

Montagnes russes

Derrière ce groupe d’équipes mettant l’allant offensif et l’intensité comme socle à leur système, plusieurs formations ont cherché à s’adapter par une approche plus pragmatique. C’est le cas de l’Union de Jim Curtin, déjà connu pour cela, mais qui aura finalement pris de trop de retard et n’aura pas disposé de suffisamment de facteurs déstabilisants, notamment après le départ de Julián Carranza à l’été, pour basculer du bon côté du classement. C’est aussi et surtout le cas de Charlotte et Seattle. Du côté des Sounders, Brian Schmetzer reste un chantre de l’équilibre et son Seattle reste une formidable machine à faire mal grâce notamment à une défense de fer, la meilleure de la ligue. Du côté de The Crown, l’efficacité a été poussée à son paroxysme et Charlotte s’est transformé en véritable épouvantail, sortant au premier tour des play-offs après deux séances de tirs au but. On y retient évidemment l’importance de Kristijan Kahlina, auteur d’une saison XXL dans les buts, dans ce système mis en place par Dean Smith qui a parfaitement corrigé une saison précédente qui voyait la franchise de Caroline du Nord, figurer parmi les pires défenses de MLS. Reste à voir si cela pourra durer, l’expérience Nashville, connu pour ce style, ayant montré ses limites en 2024.

À l’exception de Charlotte, le thème commun à ces formations reste cependant l’irrégularité. On peut ajouter à ce club des franchises comme Houston, qui n’a jamais véritablement décollé alors que Ben Olsen disposait d’un groupe qui aurait pu prétendre à mieux et qui a été finalement plombé par la saison en dents de scie du duo Héctor Herrera, touché par deux grosses blessures, et Coco Carrasquilla. On peut également ajouter Portland, que l’on a pensé un temps voir jouer les trouble-fêtes mais qui finalement, à l’image d’un Evander trop irrégulier dans les performances, notamment dans le sprint final, semble à sa place. Impossible enfin de ne pas évoquer la climatisation reçue par le peuple de DC United et l’improbable leçon de réalisme prise face à Charlotte lors de l’ultime journée qui a privé une franchise historique d’un retour en play-offs après trois années d’échec et ce, malgré un Christian Benteke meilleur buteur de la ligue.

Mais ce jeu des montagnes russes s’est aussi joué dans les deux sens. C’est le cas pour New York Red Bulls et Atlanta. Les deux formations de l’Est ont été celles qui ont signé les deux plus gros coups des play-offs, sortant respectivement le champion en titre et le grand favori dès le premier tour. Pour New York, si le bilan est plus positif, avec une finale malgré une seizième place au général cumulé de la ligue, s’il y a une part de miracle, notamment sur les deux matchs face au Crew, tout s’est finalement joué sur un plan parfaitement appliqué avec une montée en puissance au fil des tours notamment en termes de maîtrise des rencontres et un Emil Forsberg en chef d’orchestre – tiens, encore un 10 – ainsi qu’une forte capacité à prendre le contrôle du ballon, même face aux chantres de la possession que peut être le Galaxy. Pour Atlanta, il y eu également une part de miracles, entre les poteaux et les performances XXL de Brad Guzan lors du BO3 face à l’Inter Miami, mais là aussi, une maîtrise grandissante et une patte Rob Valentino qui a fini par se montrer au fil des play-offs.

Reconstruire

Dans le paysage de la MLS 2024, il est des équipes qui peuvent se targuer d’avoir fait une bonne saison, même si elles l’ont traversée sans pour autant la bousculer. On peut inclure dans cette catégorie le Real Salt Lake, qui a laissé un temps penser qu’il pourrait se montrer ambitieux mais qui a fini par payer le mutisme de son buteur attitré, Chicho Arrango, auteur de dix-sept buts entre février et juillet, puis réduit au silence total ensuite, et une gestion du poste de gardien avec deux joueurs se partageant les buts toute la saison. On peut également ajouter des équipes que l’on pourrait qualifier comme étant à leur place, telles que Toronto, City, Dallas, Minnesota ou encore Austin.

On pourrait inclure Vancouver, toujours intéressant à suivre depuis que Vanni Sartini en est l’entraîneur, mais qui semble finalement être à sa place. Mais les Whitecaps appartiennent cependant au club des franchises où tout semble à reconstruire. D’une part car l’ère Sartini est terminée, d’autre part, car le club est à vendre, un nouveau propriétaire étant recherché. Ce club compte d’autres formations qui pour leur part, doivent sortir d’une saison 2024 ratée sur le plan sportif. Sept autres franchises appartiennent à cette catégorie, avec des niveaux de travaux à effectuer bien différents. Ceux pour qui le travail ne semble pas si important sont Philadelphie et St.Louis. Nous l’avons déjà évoqué, l’Union a passé sa saison à courir après le temps perdu et n’y est finalement pas parvenu quand les hommes en rose ont connu une saison de transition, l’ère Bradley Carnell – qui sera à la tête de Philly en 2025 – prenant fin à mi-parcours et l’effectif se construisant au fur et à mesure de la saison afin de préparer l’an prochain. Constat similaire à Nashville, les limites du système de Gary Smith ayant été rapidement atteintes et la construction de la fin de saison par B.J. Callaghan se montrant peut-être plus compliquée qu’à St.Louis pour donner au final une saison anonyme.

Trois équipes vont clairement devoir rebondir voire reconstruire. Le rebond sera pour les Revs. Parmi les meilleures formations en 2023, New England a totalement sombré, Caleb Porter ne semblant jamais trouver la bonne carburation, sa formation souffrant d’abord défensivement, puis ne pouvant pas s’appuyer sur un buteur efficace ensuite et ne dépendant que trop d’un Carles Gil dont la saison a été quelque peu bousculée par les blessures. Au final, les Revs ont tout raté, malgré un quart disputé en CONCAChampions et doivent désormais trouver une nouvelle dynamique et rebâtir leurs lignes pour s’offrir plus de qualité et de profondeur de banc. Un chantier donc. Mais un chantier qui est loin du niveau de celui des deux cancres, Chicago Fire et San José Earthquakes. Sept victoires pour l’un, six pour l’autre, le bilan 2024 a été conforme aux attentes avec donc les deux dernières places de la ligue. Si pour Chicago, malgré la bonne saison de Brian Gutiérrez et d’Hugo Cuypers, cela passera par une énième reconstruction, Frank Klopas quittant le banc pour laisser place à un Gregg Berhalter à la recherche d’un rebond après avoir mené une sélection US à rien du tout, pour San José, le board a enfin compris que la blague avait suffisamment duré. Car il n’y a pas grand-chose à retenir de la saison dirigée par Luchi Gonzalez, à part l’improbable 5-0 passé à Necaxa en Leagues Cup et l’arrivée de Bruce Arena peut enfin signifier que l’on a envie de retrouver le goût du football chez les Quakes.

Reste enfin le cas Sporting Kansas qui a rempli ses objectifs en décrochant une place en CONCAChampions grâce à une place en finale d’US Open Cup et n’a semble-t-il jamais cherché à jouer autre chose, terminant la saison en roue libre concluant une saison globalement ratée et marqué notamment par un incroyable trou d’air entre avril et juillet, deux victoires en quinze matchs (onze défaites). Reste que le Peter Vermes FC ne semble pas chercher à se remettre en question ou nourrir de nouvelles ambitions puisqu’aucun changement ne semble à l’horizon.

L’équipe de la saison

Arrive donc le tant redouté exercice de l’équipe type de la saison. Aussi, plutôt que d’aligner des noms sans chercher le moindre équilibre, nous avons choisi une formation qui correspond à l’entraîneur que nous avons décidé de récompenser, Greg Vanney, pour la transformation radicale de son Galaxy et la claire identité de jeu instaurée alors que Wilfried Nancy aurait été l’autre véritable choix, surtout pour avoir enchaîné une telle deuxième saison à la tête du Crew, avec de nouveaux titres. Devant faire des choix, nous avons donc décidé de nous focaliser uniquement sur la saison de MLS. Ainsi, Greg Vanney préférant une défense à quatre et des hommes de couloir percutant, nous avons opté pour un système en 4-1-2-3, avec deux meneurs, deux ailiers percutants et une pointe mobile. Comme son Galaxy.

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Ainsi, dans les buts, Kristijan Kahlina est une évidence, lui qui fut la pierre angulaire de l’imperméable défense de Charlotte, avec des statistiques folles (121 arrêts, douze clean sheets, près de 76% d’arrêts). Devant lui, on associe la solidité de Yeimar Gómez à la polyvalence de Steven Moreira, capable de jouer dans l’axe, de prendre le couloir, de percuter. Dans ces couloirs, le côté gauche est synonyme d’embouteillage, on le confie à Jordi Alba même si des profils tels que John Tolkin ou Pedro Amador méritaient leur place. À droite, on choisira l’apport offensif de Brooks Lennon pour devancer Aarón Herrera ou Miki Yamane, aux profils similaires mais à l’influence moindre que le latéral d’Atlanta. Devant cette défense à quatre et la reliant à un quintet ultra offensif, il nous fallait un homme capable d’apporter l’équilibre. Après avoir hésité avec l’important Obinna Nwobodo de Cincinnati, nous choisirons l’âme du Crew, Darlington Nagbe, notamment pour son expérience dans ce rôle.

Devant, place au spectacle. Impossible de ne pas associer Lionel Messi et Riqui Puig, sans doute les deux hommes les plus décisifs de la ligue en 2024, deux hommes capables de faire exploser les couloirs, Gabriel Pec et Denis Bouanga et donc un attaquant mobile, capable de dézoner, Cucho Hernández dont le profil colle mieux à ce système que le meilleur buteur de la saison, Christian Benteke et que l’on préfèrera donc à Luis Suárez pour une question d’intensité sur l’ensemble d’une rencontre.

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