Australie – A-League 2025 : Les défis de Carl Veart | OneFootball

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Lucarne Opposée

·13 mars 2025

Australie – A-League 2025 : Les défis de Carl Veart

Image de l'article :Australie – A-League 2025 : Les défis de Carl Veart

À la tête d'Adelaide United depuis 2020, Carl Veart cherche à décrocher une nouvelle place en play-offs, sa quatrième en cinq saisons. Mais derrière cette régularité se cache une frustration : l’absence de trophée majeur pour un entraîneur qui a su façonner une équipe compétitive et faire briller l'avenir du football australien.

Carl Veart n’a rien d’un éternel perdant. Né en 1970 à Whyalla, en Australie-Méridionale, il a bâti une carrière respectable, d’abord sur le sol australien où il remporte trois trophées (deux championnats et une coupe) avec Adelaide City, puis en rejoignant l’Angleterre avec Sheffield United, les Blades déboursant cent-cinquante mille livres sterling de l’époque pour l’attaquant. Entre 1994 et 1998, il évolue dans le championnat anglais, gravissant les échelons jusqu’à participer à la promotion de Crystal Palace en Premier League. En 2003, Adelaide United est fondé, Veart fait partie des premiers joueurs à y évoler. Le club ne tarde pas à s’imposer sur la scène nationale et, en 2005/06, lors de la première saison officielle de la A-League, il décroche le titre de vainqueur de la saison régulière et termine meilleur buteur du championnat (après avoir notamment inscrit le premier de l’histoire du club en A-League). Un statut qu’il confirme en 2007 avant de clore sa carrière après une dernière pige à Adelaide City l’année suivante.


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Douze ans plus tard, il est présenté comme nouvel entraîneur du club qui sort d’une saison en demi-teinte : septième du championnat, mais vainqueur de l’Australia Cup. Les dirigeants décident alors de nommer Veart en raison de son attachement au club et de ses connaissances auprès des talents régionaux. Carl Veart mise sur les jeunes issus de l’académie et leur donne rapidement du temps de jeu en équipe première. Cette stratégie porte ses fruits, permettant au club d’importantes entrées d’argent sans pour autant trouver la recette du succès final.

Photo : Maya Thompson/Getty Images

Plafond de verre

C'est l'une des cruelles réalités du football. L'absence de reconnaissance sans titre majeur. Carl Veart en est pleinement conscient. Son travail, son engagement, son projet de jeu attractif tourné vers l’avant, ne trouveront pas la lumière méritée sans un trophée national. Et tel est bien le souci.

Quart de finaliste en 2021 et 2022, Adelaide United a franchi un cap cette saison avec une présence en demi-finales qui ravivait les espoirs chez le triple champion de la compétition (2014, 2018, 2019). Mais l’obstacle Melbourne Victory, le rival historique, déjà vainqueur des Reds lors de l’édition précédente, a été trop haut à gravir. Une barrière des demi-finales qui semble le plafond de verre du club, le champion 2016 ayant enchaîné trois derniers carrés entre 2021 et 2023. Cette année, Adelaide United sort d’une saison blanche avec une huitième place et donc une absence des play-offs qui n’était plus arrivée depuis quatre ans et qui avait vu une forte rotation et des blessures venant s’ajouter à des départs non compensés comme ceux de Craig Goodwin, meilleur buteur des deux saisons précédentes, du gardien Joe Gauci et d'Alexandar Popović, exposant une défense déjà vacillante. L’objectif cette saison est une deuxième place. Le système australien avantage les deux premiers de la saison régulière, qui sont directement qualifiés pour les demi-finales, évitant ainsi un tour d’élimination. Carl Veart a jusqu’ici toujours dû passer par la case préliminaire, arrivant dans le dernier carré avec quatre-vingt-dix minutes de plus dans les jambes de ses garçons et veut donc maximiser ses chances d’enfin se hisser en finale. Alors, lorsque son équipe traverse une période de turbulences, il hausse le ton. Après un quatrième match sans victoire, à sept journées de la fin, Veart tape du poing sur la table : « Trop de joueurs se sont cachés et n’étaient pas prêts à faire le travail. C’est aussi simple que cela. Nous n’avons pas gardé le ballon, nous n’avons pas cherché à jouer vers l’avant. Ce n’était tout simplement pas suffisant. Pour une équipe qui se bat pour une place dans les deux premiers, c’est inacceptable ». Reste désormais à voir si cette nouvelle approche permettra à ses Reds d’enfin passer à l’étape supérieure. Le haut du classement est ouvert, Adelaide a passé plus de deux mois dans le top 2, mais pointe désormais à la cinquième place, avec une menace de sortir du top 6.

Photo : Mark Brake/Getty Images

Faiseur de talent

Si l’histoire tarde à lui offrir un titre, elle ne pourra pas lui enlever son talent de formateur. Carl Veart a fait de la région l’une des plus prolifiques en matière de développement de jeunes talents. Depuis sa prise de fonction, il a transformé le centre de formation en véritable vivier pour la sélection nationale et une aubaine financière pour l’un des plus petits budgets du championnat. Dès sa première saison en 2020/21, il lance Mohamed Touré, Yaya Dukuly et met sous les projecteurs les jeunes Kusini Yengi et Al Hassan Touré. Joe Gauci, gardien recruté à Melbourne City, âgé de dix-neuf ans à l’époque, s’est imposé sous sa houlette comme l’un des meilleurs à son poste en A-League. Une saison passe trois nouveaux profils entre dans le groupe professionnel : Alexandar Popović, Nestory Irankunda (quinze ans) et Ethan Alagich. A partir de 2022, certains s’envolent déjà à l’image de Mohamed Touré et Yaya Dukuly recruté par le Stade de Reims. Il continue avec quatre nouveaux contrats scolaires pour Steven Hall, Luka Jovanovic, Panashe Madanha et Musa Touré. Tous ont dix-sept ans.

Conséquence, le club ne s’est jamais aussi bien porté sur le plan financier grâce à des ventes exceptionnelles. Joe Gauci signe à Aston Villa pour 1,4 millions d’euros, Nestory Irankunda vers le Bayern pour près de 3,3 millions d’euros, sans compter les bonus. Suivent Steven Hall à Brighton, Alexandar Popović à Gwangju et Giuseppe Bovalina qui s’envole vers Vancouver avec un contrat de quatre ans à la clé. La saison 2024/25 montre une nouvelle fois la montée en puissance des jeunes joueurs mis en lumière par Veart. Ethan Alagich, vingt-et-un ans, Panagiotis Kikianis, vingt ans, ou à une moindre mesure Luka Jovanovic, dix-neuf ans, sont tous déjà des cibles pour les écuries européennes. Les deux premiers ont signé des contrats de cinq ans afin de maximiser les potentielles indemnités de transfert l’été dernier. Et pour les valoriser davantage, Veart doit désormais trouver un moyen de les conduire vers les sommets nationaux.

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