Droits TV : La Ligue 1 jugée « difficile à regarder » doit « s’inspirer » du modèle de la Premier League | OneFootball

L’un est à la tête du projet nommé Kings League, l’autre connaît la Premier League et son fonctionnement : Gérard Piqué et Liam Rosenior ont tous deux commenté les difficultés rencontrées par le football français concernant ses droits télévisés.

Les tensions récentes entre la Ligue de Football Professionnel et DAZN, principal diffuseur du championnat français, ont marqué l’actualité ces dernières semaines et le sujet des droits TV de la Ligue 1 reste brûlant. Engluée dans une crise qui dure et perdure, la Ligue 1 a bien besoin de conseils, qu’ils soient bons ou mauvais pour avancer. Interrogés tour à tour par différents interlocuteurs, Gérard Piqué et Liam Rosenior y sont chacun allés de leur petit commentaire ces dernières heures.

Un manque d’attrait

Gérard Piqué est le premier à s’être lancé. Dans une interview accordée à l’Équipe, l’ancien défenseur international espagnol a estimé que la sur-domination du PSG et le fiasco Mediapro ont plombé le marché français : « De l’extérieur, on constate que le PSG domine chaque année un peu plus le Championnat. Cela n’aide pas. Le public aime quand il y a de la compétition. Cela renforce l’intérêt des téléspectateurs et donc des chaînes. La Ligue 1 a aussi beaucoup souffert de l’échec de Mediapro. La troisième explication, selon moi, c’est le modèle de pay-per-view qui est voué à disparaître, à cause du piratage qui est de plus en plus important », juge-t-il.

Il poursuit, voire conclut, en ciblant l’évolution des modes de consommation : « Les gens suivent plus le football traditionnel qu’avant. Mais c’est plus difficile de regarder un match de 90 minutes. Pour un quart de finale de la Ligue des Champions ou de la Coupe du monde, des événements spéciaux, ils seront là. Mais un match de la 25e journée de Ligue 1, c’est difficile à regarder. Le public a besoin d’excitation sur un court moment », estime ainsi Gérard Piqué.

L’inspiration Premier League

Fragilisés financièrement par la crise du Covid et l’arrêt prématuré du championnat, la défaillance de Mediapro et le conflit avec Canal+, les clubs professionnels français font désormais face aux incertitudes qui entourent l’accord signé in extremis l’été dernier par la Ligue de football professionnel (LFP) et DAZN, diffuseur principal de la Ligue 1 (huit matches par journée, le neuvième ayant été acquis par beIN Sport). Comment rebondir ?

Nouveau venu en France, lui qui a principalement entraîné en Championship, Liam Rosenior pense que le championnat français a manqué un cap important et devrait, pour rattraper son retard, s’inspirer de la Premier League : « Mon expérience de la Ligue 1, c’est qu’il y a des stades et des supporters incroyables, de la passion, de très bons joueurs, des matches très intéressants et de bonnes équipes, débute l’entraîneur anglais de Strasbourg auprès de l’Agence France-Presse (AFP). Mon expérience de la Premier League, c’est qu’ils ont été très intelligents : ils se sont inspirés du sport américain – comme ma femme est américaine, c’est quelque chose que je comprends bien -, ils ont très bien commercialisé le championnat depuis vingt ans. »

Il s’explique : « Le marketing, la diffusion TV, la publicité autour de la Premier League lui ont donné un statut, poursuit-il. Ce n’est pas une critique envers la façon dont le football français est géré. C’est très dommageable. J’espère pour l’avenir du football français que nous pourrons rendre ce championnat compétitif financièrement par rapport aux autres parce qu’il est exceptionnel, avec des joueurs exceptionnels », tente ainsi de conseiller Liam Rosenior, espérant que la Ligue 1 puisse évoluer positivement dans les mois et années à venir.