Le Petit Lillois
·18 mars 2025
La parole aux supporters après FC Nantes – LOSC : « Gardons ambitions et espoir. Ne lâchez rien, on ne lâchera rien »

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·18 mars 2025
Dans cette rubrique, Le Petit Lillois donne la parole aux supporters du LOSC à l’issue de chacune de ses rencontres. Ces derniers ont majoritairement laissé parler leur frustration suite à la défaite surprise concédée par les Dogues à Nantes (1-0) samedi.
L’heure était au rebond, du moins en ce qui concerne les Canaris samedi dernier. En dehors de ses bases, à Nantes, le LOSC avait la maîtrise de son match lors du premier acte. Le plus gros frisson avait pourtant été pour les Jaunes et Verts, avec une frappe de Leroux sur la barre. Les situations lilloises s’étaient multipliées, sans pour autant qu’une seule d’entre elles devienne une occasion franche. Cette inefficacité allait être payée cash. De retour des vestiaires, les Lillois restaient sur leur rythme de croisière, comme si les Canaris n’auraient pas l’envie de tout renverser. C’est ce qu’ils ont fait, touchant la barre par deux fois puis trompant Lucas Chevalier (83, Mohamed) malgré l’expulsion de Jean-Charles Castelletto (74′). Touchés, les Dogues n’ont ensuite jamais été capables de revenir dans la danse, battus une deuxième fois (1-0) dans la même semaine.
Ce revers inattendu a été commenté par Laurent, Louis et Alain, trois supporters lillois interrogés à froid. Triés sur le volet, ils ont accepté de se replonger dans ces mauvais souvenirs récents. Leurs propos sont l’occasion de revenir une dernière fois sur la partie récemment disputée, mais d’un angle de vue distinct de ce que l’on peut voir traditionnellement dans la presse locale et hexagonale. C’est parti ! Il sera ensuite temps de profiter tranquillement de la trêve internationale.
Alain, le plus âgé des interrogés, en avait gros sur la patate et a instinctivement pris la parole : « J’étais effondré, sincèrement effondré. Je suis désolé de lâcher ça comme ça, mais je me contenais depuis quelques jours pour ne plus énerver ma femme avec ma morosité. Avec vous, je peux me laisser aller, en souriait-il. Cette très grande déception vient surtout du fait que j’attendais un vrai rebond et que la journée pouvait être idéale au classement. Elle a d’ailleurs été propice au rapprochement parmi les plus hautes places, sauf pour le LOSC », s’agaçait-il encore.
« Cette donnée comptable a fait mal à tout le monde, reconnaissait Laurent à haute voix. Par contre, si on se concentre sur le jeu, tout n’est pas à jeter. On a vu quelques belles combinaisons offensives, de l’intention, de l’envie, de la volonté… Je n’ai pas eu l’impression de voir des joueurs prêts à lâcher, jugeait-il ainsi. J’avoue que cela me rassure et me conforte pour la suite. C’est surtout dans nos derniers mètres que l’on a pêché. On a été plutôt solide défensivement, notamment en première période, puis après, j’ai l’impression que la concentration devenait difficile à tenir. C’était trois jours après un gros choc psychologique. Ce n’est pas forcément étonnant. »
Louis boudait tranquillement dans son coin. Le plus jeune de nos trois interrogés apparaissait en total désaccord avec son prédécesseur. « Je ne comprends pas cette analyse, lançait-il. J’ai l’impression que l’on oublie vite les trois barres touchées par les Nantais. Si on n’avait pas été si chanceux, on aurait pris l’eau bien avant l’ouverture du score (83′). On a été très, trop friable défensivement, et je n’inculque pas que ça à notre défense, mais à notre assise défensive. André Gomes et Benjamin André, ça ne marche pas. Sur l’aile droite, je n’ai pas envie de taper sur l’un ou sur l’autre, mais les deux ensemble, ça n’a pas foncièrement matché. Et puis collectivement, je m’attendais à mieux. Vu dans la situation dans laquelle nous sommes, je m’attendais à ce qu’ils se donnent à 100 000% pour cette rencontre. J’ai l’impression que nos joueurs ne savent pas assumer leurs propos. Ils veulent le podium, mais ne font rien pour aller le chercher », fustigeait encore Louis, laissant bouche bée ses deux compères du week-end.
« Je l’ai brièvement évoqué dans ma première réponse, mais oui, ça l’était, réagissait Laurent, qui reprenait la main à peine la question posée. On a eu un exemple très récent avec l’enchaînement entre l’élimination contre Dunkerque et la défaite lors de la réception du Havre. Mentalement, nos joueurs sont vraiment touchés par les désillusions. Je trouve ça positif, parce que cela montre qu’ils sont véritablement impliqués dans le projet, dans la quête du LOSC, mais en même temps assez négatif au vu des conséquences, expliquait-il ainsi. Au moins, maintenant qu’il n’y a plus que la Ligue 1, on n’aura plus ce problème », tentait-il, pour conclure son propos, de se rassurer de lui-même.
Alain acquiesçait : « J’espérais un rebond, mais au fond de moi, je savais pertinemment que ça allait être difficile. Comme l’a dit Laurent, on a eu beaucoup d’exemples récents, que l’on perde ensuite ou non. Je pense à l’élimination après Aston Villa. Les matchs suivants avaient été très compliqués. Je pense aussi à l’exploit réalisé contre le Real Madrid, on est ricrac contre Toulouse. Et puis oui, Le Havre. Il y a Montpellier même. Et puis, franchement, trois jours de repos, ce n’est pas suffisant », poursuivait ainsi Alain. « Tout ça, ce ne sont que des excuses, renchérissait Louis, encore très remonté par rapport au résultat engrangé. Il n’y avait rien de prévisible. On a des ambitions, on doit les retranscrire en actes sur la pelouse et ce n’est pas avec des échecs chaque week-end que ça le fera. Nantes est une équipe en-dessous de tout, c’est juste honteux d’avoir perdu face à eux. C’est tout, point », lâchait-il.
Ni l’un ni l’autre, mais Alain, Laurent et Louis, accordaient cette fois-ci leur violon sur un seul et même terme : L’ESPOIR.
« J’ai beau être très énervé par nos deux dernières prestations, je connais la force de notre groupe et je le juge capable de rebondir et de nous redonner le sourire. Je crois en eux et j’espère sincèrement qu’ils parviendront à atteindre le podium. Ceux qui resteront ou ceux qui partiront, ils méritent tous de finir la saison en beauté vu ce qu’ils ont donné depuis juillet », déclarait Louis, étonnant son monde.
Ragaillardi par ces mots, Alain gonflait les muscles, rentrait le ventre, et se muait en dirigeant haut placé : « Gardons ambitions et espoirs ! Je suis supporter du LOSC depuis plus de 40 ans et les Dogues ont déjà traversé des périodes bien plus difficiles que la semaine écoulée. Les Dogues ont faim et ils ne resteront pas affamés sans réagir. Je crois fermement en eux et en leurs convictions. Ils vont rebondir, ils vont nous chercher ce derby, ils vont gagner encore et encore », lâchait-il, le poing serré.
« Nous sommes fiers, forts et féroces, s’exclamait en souriant Laurent. Huit matchs, huit finales, finissait-il par éclater de rires. Ce sont des phrases bêtes qui me font toujours rire, mais j’espère qu’elles sont ancrées chez nos Dogues. Beaucoup de choses ont déjà été dites. Je veux juste terminer en disant que l’on est derrière eux, quoiqu’il arrive. Même si on n’est pas le public le plus expressif, nous sommes des milliers au stade et des centaines de milliers derrière notre télévision. Ne lâchez rien, on ne lâchera rien non plus », concluait définitivement Laurent. Il y a eu de la tristesse, de la colère, et le cocktail final n’est autre que de l’espoir en lingots. Cela vaut son pesant d’or.