OnzeMondial
·24 avril 2025
Un repreneur endetté pour le Stade de France, gros fiasco en vue ?

In partnership with
Yahoo sportsOnzeMondial
·24 avril 2025
Le feuilleton de la concession du Stade de France pourrait déboucher sur un scénario très risqué. Le grand favori inquiète au sujet de sa situation financière, tandis que la relation avec la FFF s'annonce d'ores et déjà tendue.
La décision concernant le renouvellement de la concession du Stade de France touche à sa fin, mais la conclusion pourrait bien laisser un goût amer. GL Events, groupe lyonnais spécialisé dans l’événementiel, a été désigné comme « titulaire pressenti » pour gérer l’enceinte mythique de Saint-Denis sur les 30 prochaines années, comme il l'a annoncé lui-même ce mercredi. Une victoire pour la société, mais à quel prix ?
Depuis deux ans, l’État pilote ce processus de sélection dans un climat tendu, notamment entre les deux principaux concurrents : le consortium Vinci-Bouygues, gestionnaire historique du stade, et GL Events, outsider ambitieux. Ce dernier a su séduire les pouvoirs publics au point d’entrer en négociations exclusives dès décembre 2024, écartant brutalement ses rivaux. Le Conseil d’État a d'ailleurs récemment rejeté le recours de Vinci-Bouygues, ce qui ouvre la voie à une signature officielle au mois de mai.
Mais derrière cette façade de décision actée, les critiques se multiplient. Plusieurs voix s’élèvent, y compris dans les milieux politiques et financiers, pour s’inquiéter de la solidité du dossier de GL Events. Sur le plan économique, le groupe traîne une dette conséquente malgré une bonne année 2024 boostée par les JO. « Malgré une excellente année 2024 grâce aux Jeux Olympiques, GL Events n'a pas réussi à diminuer son endettement, qui reste important. Que se passera-t-il avec la gestion du Stade de France en cas d'années difficiles ? », lâche un proche du dossier dans les colonnes de l'Equipe.
Les 150 millions d’euros nécessaires pour la rénovation du stade posent notamment question, d’autant plus que GL Events n’a désigné aucun constructeur partenaire pour mener à bien ces travaux. Pour beaucoup, cela s’apparente à une fuite en avant, où l’État, pour ne pas se déjuger, irait jusqu’à confier la gestion d’une infrastructure stratégique à une entreprise au modèle incertain.
Autre problème majeur souligné par le quotidien sportif : l’absence d’accord avec la Fédération française de football (FFF). À ce jour, aucun engagement n’a été pris pour maintenir l’équipe de France au Stade de France. Bien au contraire, la FFF a acté le déménagement des Bleus au Parc des Princes pour les trois prochains matchs de qualification au Mondial 2026. La Fédé juge les conditions financières proposées par GL Events défavorables et refuse de s’enfermer dans un contrat de trente ans qu’elle estime trop rigide. Pire encore, la FFF envisage désormais de reprendre elle-même la gestion du stade, voire d’en devenir actionnaire à terme.
Du côté du rugby, les relations sont un peu plus apaisées : la Fédération française de rugby (FFR) a trouvé un terrain d’entente avec GL Events pour quatre rencontres annuelles du XV de France. Mais cela reste loin du plein accord nécessaire pour rentabiliser une enceinte aussi coûteuse.
Choisir un concessionnaire endetté, sans soutien de la FFF, dans un contexte où même les conditions techniques et financières restent floues, pourrait transformer le Stade de France en un gouffre financier plutôt qu’en "lieu de vie" rêvé par ses futurs gestionnaires. La question n’est donc plus si GL Events obtiendra le stade, mais à quel prix – et surtout, pour quel résultat. Un fiasco est-il déjà en train de se dessiner ?
Retrouvez l'actualité du monde du football en France et dans le monde sur notre site avec nos reporters au coeur des clubs.