Le LOSC vers une saison sans Ligue des champions ? | OneFootball

Retombé à la sixième place après avoir squatté le top 4 pendant de longs mois, le LOSC pourrait bien tout perdre en cette fin de saison. Au point de laisser filer une Ligue des champions érigée comme objectif prioritaire et longtemps en bonne voie ? En ces temps plus troublés au Domaine de Luchin, la question mérite d’être posée.

Une dynamique alarmante, une concurrence accrue

Deux défaites sur les deux dernières sorties toutes compétitions, trois points sur les trois derniers matches. C’est peu dire que le LOSC de Bruno Genesio a connu meilleure période depuis le début de saison. Coupée dans son élan par l’élimination rocambolesque face à Dunkerque en Coupe de France (1-1, 4-5 tab), début février, la formation nordiste avait enchaîné avec un revers inquiétant contre Le Havre, toujours à domicile (1-2), comme pour acter un certain retour dans le rang en cette fin d’hiver.

Depuis cet accroc, le LOSC (44 points au total) a troqué son rythme de locomotive contre celui de candidat au ventre mou. Avec 9 points pris sur 24 possibles, les Dogues affichent le dixième bilan de Ligue 1 sur la période, le pire parmi les membres du top 7. Dans le même temps, Nice (4e, 47 points) en a profité pour creuser l’écart, tandis que Lyon (5e, 45 pts) et Strasbourg (7e, 43 pts), pourtant décrochés, sont revenus dans la course. Un temps promis à lutter avec Monaco et Marseille, Lille s’est pris les pieds dans le tapis au point de remettre dans la course des prétendants à priori perdus pour le podium.

Des difficultés face aux blocs bas rédhibitoires

Pour autant, c’est moins contre ses concurrents directs que face aux “petits” du championnat que le bât blesse. Le LOSC a pris l’habitude – ou continuer dans la tendance instaurée par Paulo Fonseca, c’est selon – de perdre des points là où il doit faire le plein. Rien qu’en 2025, la troupe de Bruno Genesio a lâché cinq unités face à Nantes (1-1 ; 0-1), deux à Auxerre en étant en supériorité numérique (0-0) et trois face au Havre (1-2). Dans le même temps, il s’est parfaitement accommodé des rendez-vous face à Nice (2-1) ou Monaco (2-1), voire même Marseille en Coupe de France (1-1, 3-4 tab).

Des Dogues plus paradoxaux que jamais, donc. Reste à connaître le cause de tous ces maux face aux adversaires théoriquement abordables. Une question tactique ou des limites psychologiques ? Sans doute un peu des deux, alors que Benjamin André appuyait récemment sur le fait « qu’affronter des équipes comme Saint-Étienne ou Le Havre, c’est plus difficile pour nous puisque ce sont des équipes qui défendent très bas et très bien. On est obligés de plus ouvrir. On se met forcément plus en danger quand on est plus ouverts plutôt que quand on est bien en place et structuré. » Les rendez-vous face Auxerre (J30), Angers (J31) et Reims (J34) donneront encore un peu plus d’éléments pour comprendre ce fléau si plombant pour les Dogues.

La thèse de l’accident avant un sprint final réussi ?

D’ici-là, ils pourraient bien s’être déjà relancés après avoir rechargé les batteries durant la trêve internationale. Olivier Létang et Bruno Genesio aiment à le rappeler : le LOSC a entamé sa saison en juillet et a déjà disputé 43 matches quand l’OM – un concurrent direct – n’en a joué que 28. Récemment encore, les Lillois ont été exposés à une cadence infernale, avec cinq matches durant la première moitié de mars, dix rencontres depuis février et une programmation souvent pointée du doigt. La fraîcheur physique et mentale lourdement impactée, le LOSC est désormais déchargé de toutes compétitions annexes à la Ligue 1.

Et alors qu’élimination européenne ne signifie pas forcément meilleurs résultats en championnat, les Dogues pourront-ils retrouver un certain standard de performances ? Force est de constater qu’ils se sont rarement pris les pieds dans le tapis lors des (rares) semaines à un match. Si la rotation, désormais compliquée dans certains secteurs, est devenu un sujet ces dernières semaines, elle sera largement limitée par ce calendrier plus léger et les prochains retours de blessure d’Edon Zhegrova, voire Tiago Santos, vont sonner comme un bol d’air frais. Surtout, le LOSC possède, malgré la dynamique récente, des certitudes de peu d’équivalents à ce niveau en Ligue 1.

Anthony Bibard/FEP/Icon Sport

Sauf rare exception, chaque équipe traverse un trou d’air plus ou moins long et plus ou moins profond lors des derniers mois de compétition. Le club lillois semble être en plein dedans, mais personne n’a oublié qu’il avait répondu de la meilleure des manières au début de l’automne après quatre revers de rang (Slavia Prague, Paris, Saint-Étienne, Sporting) Reste désormais à connaître la réponse printanière du LOSC, alors qu’un derby bouillant est en approche (le 30 avril). À quelques épisodes du clap final de la saison, celui-ci a tout du tournant.

Crédits photo : Daniel Derajinski/Icon Sport