Le Journal du Real
·17 de abril de 2025
Ce qu’il a manqué au Real Madrid pour créer l’exploit face à Arsenal

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·17 de abril de 2025
À la suite de la lourde défaite concédé à l’aller, le Real Madrid se trouvait face à un immense mur. Un sentiment de « plus rien à perdre », que l’on pensait synonyme d’une libération totale. Madrid tout entier avait vêtu son accoutrement mystique des grands soirs. Les rues bondées, les fumigènes déclenchés, l’espoir presque retrouvé, pour une soirée ratée. Les supporters y croyaient, alors que les Merengues étaient apparus exténués. L’arrêt sur penalty de Courtois ou encore le but de Vinicius Jr. n’ont réussi à embraser cette antre qui n’attendait que cela.
La magie de la capitale ibérique se heurtant aux limites « tactico-techniques » du Real Madrid. Le contraste est saisissant. D’un côté, des Anglais qui connaissaient à la note près leur partition. Et de l’autre, des Espagnols qui comptent sur leur talent d’improvisateur. Les leçons de la semaine antérieure n’ont pas été retenues, les choix tactiques se sont révélés mauvais et la construction de l’effectif désordonnée. Pour une équipe éliminée face à tout simplement plus fort que soi.
« Cette année, nous n’avons pas de Joselu ». Un constat énoncé par Courtois, sûrement partagé par le staff d’Arteta, tant ces derniers ont poussé les locaux à exploiter le domaine aérien. Un piège tendu dans lequel le Real Madrid est tombé la tête la première, balle au pied. Et forcément, lorsque l’une des pires attaques dans les airs base son système offensif sur ce secteur face à l’une des meilleures défenses dans le domaine, le résultat parait élémentaire. Au dépens des Madridistas, le finale de cette double confrontation n’a dérogé à la règle.
Pourtant, au milieu de terrain, Arsenal semblait se tromper en première période. Par peur de se voir prendre de vitesse par les flèches de devant, les Londoniens ont dans un premier temps délaissé leur pressing habituel. Un véritable présent pour les relances Merengues qui ne se voyaient véritablement contestées. Mais au retour, la donne a changé. Cette pression de tous les instants était de nouveau omniprésente. Alors, que faire quand aucune plaque tournante de métier garnit les rangs madrilènes ? C’est simple : dégager loin devant.
Et attention, bien que sommaire, cette approche aurait pu porter ses fruits au vu du bloc haut des Gunners. À la suite d’une réception de ce ballon, les Vinicius, Mbappé ou encore Rodrygo auraient pu dévorer les espaces comme ils apprécient tant le réaliser. Problème, avant tout cela, il est déjà question de réceptionner ce ballon.
Pour cela, rien de mieux qu’un pivot, à l’instar de Joselu ou encore de Benzema, pouvant à minima gêner les centraux vêtus de rouge. Mais du numéro sept au onze en passant par le neuf, aucun élément Blancos n’a tenté de se coltiner cette tâche. Dès lors, il ne restait qu’aux coéquipiers d’Odegaard de presser presque sans réfléchir, puis attendre qu’un Fran Garcia dégage la balle pour pouvoir repartir de l’avant.
Puis, un cran plus haut, une fois que le Real Madrid parvenait à passer cette étape, Arsenal les a poussés dans un traquenard rondement mené. Car à vue d’œil, les Anglais transparaissaient douter. S’acculer dans leur camp, délaisser totalement l’axe ainsi que les ailes… En résumé, tous les symptômes d’une équipe souffrante. Il n’était par exemple pas rare d’apercevoir les onze Gunners dans leurs trente mètres. Mais en réalité, tout était réfléchi. Pourquoi s’obstiner à sortir promptement sur le porteur de balle par l’intermédiaire d’un bloc haut, lorsque nos antagonistes du soir attaqueront uniquement la profondeur ? Eh oui, peu, voire aucun espace dans le dos de la dernière ligne, tout en bouchant les intervalles. Telle était la directive.
Face à cela, face à la liberté que détenaient les porteurs de balle faute d’être attaqués, le Real Madrid a cru en profiter. En se positionnant dans le demi-espace, ces derniers ont multiplié les centres, encore et encore. Une impression visuelle de domination, alors que de ballons aériens réceptionnés, il n’y en a eu sensiblement aucun. Et vu que les centreurs se voyaient toujours plus délestés de tout marquage, les Merengues se sont obstinés, car ne pouvant passer à côté de cette soi-disant « erreur défensive » des visiteurs.
Les coéquipiers de Saliba, quant à eux, continuaient à repousser ces longs ballons, jusqu’à ceux que le Real comprenne tardivement qu’il est vain de poursuivre sur cette voie. Au final, à l’instar de ces dix corners couplés aux multiples coups de pied arrêtés non concrétisés, la Casa Blanca s’est appuyée sur son talon d’Achille pour porter atteinte au maître dans le domaine. Quel paradoxe !
« Apprendre de ces erreurs pour ne pas les commettre dans le futur ». Une leçon, comme règle d’or au cœur du monde du ballon rond, qu’Ancelotti, que la direction madrilène a donné l’impression d’ignorer tout au long de la saison. Et si, jusqu’ici, ce château de cartes tenait l’on ne sait comment. Hier, Arsenal l’a balayé d’un revers de main. Défensivement parlant d’ailleurs, c’est assez impressionnant la manière dont le Real Madrid a commis exactement les mêmes fautes qu’à l’aller. La thématique du néant blanc dans le demi-espace a déjà été exploitée de fond en comble et s’est une nouvelle fois répétée.
Mais c’est surtout l’horizontalité d’Arsenal, marquée de deux ailiers faux pieds, qui s’apparente a posteriori comme le tournant de la rencontre. Par l’intermédiaire d’une ligne de cinq bien distincte, les repiquages au bord de la surface fusaient. Une tendance face à laquelle les coéquipiers de Rüdiger n’ont jamais su trouver la solution. Enfin, si. Une réponse principale a été trouvée et elle tenait en cinq lettres : faute. Tout au long de la rencontre, Saka s’est une nouvelle fois fait découper lors de ses incursions balle au pied. Et quand ce dernier a suivi cette trajectoire similaire sans ballon, la dernière ligne Blancos l’a tout bonnement oubliée et cela a donné le premier but.
Et quand, finalement, les Espagnols retrouvaient la possession, cela ne durait bien longtemps, surtout en seconde période. Comme énoncé antérieurement, le fait que le Real Madrid ne parvenait à réceptionner ces longs dégagements au cours de phases de relance ne représente que la conséquence d’un problème bien plus sous-jacent. Mais où est-il passé ? Ce joueur dit « plaque tournante », véritable point d’ancrage de la phase de relance, capable d’orienter le jeu à sa guise tout en s’ôtant de la pression. Où est passé ce profil semblable à Kroos ? La réponse est la suivante : il a disparu.
Au-delà de cette problématique finalement presque numérique, c’est toute l’équipe qui était en difficulté dans cette essence du football, à savoir la passe. D’un côté, Arsenal réalisait des transmissions rapides en une, deux touches de balle, associées à des jeux en triangle appuis-remises dévastateurs. De l’autre, ce Real Madrid nonchalant voire amorphe, touchait cinq, six fois le ballon avant de le lâcher généralement horizontalement et non vers l’avant. Ajoutez à ce point un manque cruel de dépassement de fonction avec une absence de mouvement sans ballon, et la donne défensive apparaissait élémentaire pour les Londoniens. Les frappes de loin étaient imprécises, le schéma offensif tant stéréotypé que simpliste, l’envie d’arracher les seconds ballons totalement absente…
Hier, le Real Madrid a nûment récolté ce qu’il a semé depuis le mois de septembre. Autrement dit, rien.